« Il n’y a pas une jeunesse mais des jeunesses » lance d’emblée Véronique Bordes. Selon leur âge, leur classe sociale, le territoire dans lequel ils habitent, ou encore leur situation affective, les jeunes ne développent pas les mêmes besoins, n’aspirent pas aux mêmes rêves, ne vivent pas les mêmes destins.
Dès lors, contrairement aux enfants, dont il a été beaucoup question lors de la première table ronde, il est plus difficile de penser des espaces, des occupations, des événements susceptibles d’attiser l’intérêt des adolescents et des jeunes adultes et, paroxysme, de développer leur participation. Il semble qu’une des réponses à ce défi d’envergure se trouve dans le renouvellement des espaces et des pratiques d’accompagnement.
Comment travailler avec des jeunes ? Quels espaces leur proposer ? Comment les mobiliser ? Quels besoins satisfaire ? Telles sont les questions auxquelles les acteurs de terrain (animateurs mais aussi et surtout les jeunes eux-même) réunis dans le cadre de la deuxième table ronde de la matinée apportent quelques éléments de réponse.
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Petite histoire des politiques jeunesse
Historiquement, la prise en charge et l’accompagnement de la jeunesse connaît un moment clef lors de la mise en place de la politique de la Ville. C’est effectivement à la suite des événements de Vénissieux, en 1981, que les pouvoirs publics vont prendre conscience de la faiblesse de l’action publique en la matière et demander aux collectivités de prendre en charge leur jeunesse.
C’est à cette époque que sont créés les premiers services jeunesse dans les municipalités. Ils s’inscrivent alors dans un forme de contrôle social et d’encadrement de la jeunesse qui se traduit par l’aménagement d’espaces publics, où l’on souhaite contrôler, savoir où sont les jeunes ajoute Véronique Bordes.
La perception de la jeunesse évolue aussi fortement au fil des décennies : des « jeunes de l’après-guerre » pris en charge par de puissants réseaux fortement ancrés dans l’espace public, on est passé aux « délinquants » des années 90, pour aujourd’hui entendre parler à tout-va de « jeunes-citoyens » ! Cette envie nouvelle de faire des jeunes, des citoyens à part entière, permet aux professionnels de mieux cerner la jeunesse et de progresser en adoptant une approche plus adaptée à ce nouveau paradigme.
Désormais, les adultes doivent accompagner en cheminant, en acceptant de se retirer et de laisser davantage de place aux jeunes, parfois même accepter que ces derniers les accompagnent !
> En savoir + sur l'histoire des politiques jeunesse en France
Lire l'article de V. Bordes "Quelles évolutions pour les politiques jeunesse ?"
Pour aller plus loin
> Bordes, V., Boutineau, G., Ruel, S., Sahuc, P. 2013.
Rapport. Étude exploratoire des jeunes dans l’espace public commandée par la Mission Jeunesse de la ville de Toulouse, Toulouse, France, Université de Toulouse, Unité Mixte de Recherche Éducation Formation Travail Savoirs.
> Bordes, V. 2007 a.
"Espace public, espace pour tous ?"
> Bordes, V. 2007b.
"Prendre place dans la cité. Jeunes et politiques municipales", Paris, L’Harmattan.
>Bordes, V. 2015.
"Trainer pour prendre place. Socialisation, Interactions, Education".
Note de synthèse pour l’obtention de l’Habilitation à Diriger des Recherches, Discipline des Sciences de l’Education, Université Toulouse Jean Jaurès, Décembre 2015.
> Bordes, V., Vulbeau, A. 2004.
"L’Alternative jeunesse", Paris, Éd. de l’Atelier.
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L'association E-graine a interrogé Laurent Lardeux, chargé d'études et de recherche de l'INJEP, sur les notions relatives à l'engagement et sur les différentes façons dont les jeunes le pratiquent. Morceaux choisis.
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Bonus vidéo
Table ronde 2 / Intervention(s) 2
Retour d'expériences d'acteurs de l'Éducation populaire
1. Quand les Foyers ruraux favorisent l’intergénérationnel
par Andrea De Angelis (Directeur de la Fédération des Foyers Ruraux de la Haute-Garonne)
Les Foyers ruraux proposent très peu d’espaces à proprement parlé « consacrés aux jeunes ». Nous sommes plutôt dans une logique de partenariat avec comme objectif de faire du lien entre les gens explique Andrea De Angelis. Or le moins que l’on puisse dire, c’est que l’échange n’est pas toujours facile entre les différentes générations.
Certaines perceptions ont la dent dure... surtout du côté des adultes. Voilà pourquoi le premier accompagnement proposé par les foyers ruraux s’adresse « aux vieux », et plus particulièrement aux élus : Lorsque nous sommes interpellés par ces derniers, c’est souvent parce que les jeunes constituent une source de problème : ils graphent les murs, ils s’alcoolisent dans les espaces publics, ils font du bruit... bref ils sont trop visibles ! Pourtant, en parallèle, de façon très paradoxale,
on entend souvent dire que les jeunes représentent l’avenir, qu’ils ont des choses à dire, à montrer…. Dès lors, quelle place leur donner ? Le rôle de l’association vise justement à accompagner les élus, mais aussi les parents, à réfléchir à cette place.
Nous n’avons pas les moyens d’intervenir sur la conception même des espaces, mais on essaie toujours de faire en sorte que l’espace qui leur est proposé soit justement positionné de façon à ce que les jeunes soient vus par tous et puissent croiser d’autres personnes, d’autres générations. Être vus pour partager : un leitmotiv qui n’est malheureusement pas toujours suivi : Combien de fois a-t-on entendu des maires nous confier qu’ils préféraient créer « l’espace jeunes » à l’écart du centre, plutôt à proximité du stade, voire plus décentré encore, de peur qu’ils ne fassent trop de bruit.
Le meilleur moyen de faire évoluer les représentations, selon Andrea de Angelis, c’est de créer des espaces de mixité : C’est ce que nous nous attachons à mettre en place dans diverses communes du département. Par exemple, dans l’une d’elles, nous avons organisé une exposition photos par laquelle les différentes générations du village ont pu exprimer leurs visions respectives d’espaces communs, tels que ces lieux où toutes les générations d’une même famille ont embrassé pour la première ; ces lieux qui servent de « ciment émotionnel » entre les générations.
Mais plus qu’une façon de faire cohabiter les « différents âges », de tels projets permettent aux adolescents de se réapproprier l’histoire commune de leur village, de leur territoire.
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Andrea de Angelis explique les grandes lignes directrices de la politique jeunesse au sein de la Fédération des Foyers ruraux. Le caractère intergénérationnel des lieux et la visibilité des actions conduites par les jeunes sont fondamentales.
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Durée : 3'40
2. Léo Lagrange s'adapte et innove avec la création d'un tiers lieu
par Patrice Gasc (Délégué territorial Léo-Lagrange)
et Mickaël Garrigues (Directeur PIJ de Tournefeuille)
À l’instar des Foyers ruraux, Léo Lagrange a également vu évolué les besoins des jeunes, particulièrement en ville. Si les demandes et les projets autour du sport et de la culture continuent à exister, de plus en plus de demandes concernent les questions de l’emploi, de l’insertion, des droits citoyens, du numérique... raconte Patrice Gasc (délégué territorial de Léo-Lagrange). Pour répondre à ces nouveaux besoins, il faut sans cesse innover dans l’organisation des lieux, dans les propositions de services et dans les modes d’accompagnement. C’est le cas du projet porté par Léo Lagrange sur la ville de Tournefeuille.
Genèse d'un tiers lieu
Comme aime à le rappeler Mickael Garrigues, il n’est ni psy, ni prof, ni même élu, mais juste animateur. Il est plus exactement responsable du Point information jeunesse (PIJ) de Tournefeuille. C’est avec humour qu’il raconte comment il a su faire évoluer cet espace dédié aux jeunes, mais aussi et surtout comment lui et son équipe ont fait évoluer leurs pratiques.
Lorsqu’on lui confie les clefs de la structure (en 2014), il s’aperçoit très rapidement que les moyens alloués sont quelque peu obsolètes : On disposait de présentoirs alimentés de brochures quelques peu anxiogènes ( !), de classeurs bleus, rouges, jaunes, verts... remplis de fiches recouvertes de toiles d’araignées ( !). Les objectifs qu’on lui fixait n’étaient pas plus adaptés : J’avais pour mission d’informer les jeunes avec de la “ vraie info ” ! Ces collègues animateurs ne sont pas mieux équipés : Ils avaient à leur disposition un mini bus de 9 places, une carte d’abonnement au Lazer game et un baby foot... Autant d’outils éducatifs que chacun doit utiliser du mieux possible pour développer l’autonomie des jeunes et lutter contre leur oisivieté. Inutile de dire que l’espace jeunes reçoit alors très peu de visiteurs !
Deux événements vont chambouler les choses et les pratiques.
> Le premier : une jeune fille sollicite le PIJ pour créer un événement. Elle vient de perdre son meilleur ami dans l’attentat du Bataclan et elle souhaite organiser un concert en hommage aux victimes. Finalement, cet événement devient un moment festif au cours duquel de nombreux acteurs se croisent (des jeunes, des élus, des enseignants, des animateurs, des voisins, des habitants du quartier) et à partir duquel né un collectif de jeunes. Ces derniers sont bien décidés à faire entendre leur voix et à créer une structure adaptée à leurs besoins – différente du Mc Donald qui jusqu’alors était le seul lieu refuge !
> Deuxième événement : Mickael Garrigues va suivre une formation à Paris. Au rez-de-chaussée de l’espace dans lequel elle se déroule, se trouve Le Draft : un lieu hybride composé d’un espace de coworking et d’un fab lab. Intéréssé, intrigué, le tournefeuillais discute avec la responsable du lieu qui lui explique que son travail consiste à « accompagner les projets ». Une formule qui fait tilt dans la tête de Mickaël ! C’est d’autant plus intéressant que cet espace fonctionne comme une entreprise, sans l’aide de subventions...
De retour à Tournefeuille, il montre une vidéo du lieu au collectif de jeunes fraichement formé et à quelques collègues. L’idée est très bien reçue, à tel point qu’elle se transforme en projet.
Un lieu avec les jeunes, pour les jeunes... et tous les autres
Un état des lieux de la jeunesse constitue une des bases du projet. Il permet d‘identifier les besoins essentiels, à savoir :
> disposer d’argent de poche, et en lien décrocher des petits jobs d’été ;
> profiter d’un espace dédié, équipé du Wifi, pour se retrouver – espace également ouvert aux autres publics ;
> avoir accès à des ressources liées à l’orientation, aux apprentissages, au multimédia... ;
> la mise à disposition d’un espace jeunes (avec le Wifi) pour se retrouver – espace aussi ouvert aux autres publics ;
> le besoin de ressources liées à l’orientation, aux apprentissages, au multimédia...
Très vite le collectif s’organise en association, et ses membres imaginent la création d’un lieu-prototype : un espace pour les jeunes animé par les jeunes. On a appelé ça un tiers lieu éducatif. Concrètement, c’est un espace situé à mi-chemin entre la maison et le travail.
En termes de fonctionnalités, le tiers lieu éducatif est pensé comme un smartphone - l’objet le plus important pour les jeunes ! Comme lui, la structure permet aux jeunes de rester connectés aux autres. Les jeunes ne souhaitaient pas un lieu fermé, replié sur lui-même... Ils voulaient un lieu ouvert aux différents publics : les autres jeunes, mais aussi les habitants désireux de partager (notamment leurs compétences), la communauté éducative (avec un pôle de ressources pédagogiques), les entrepreneurs accueillis dans un espace de coworking... Comme sur les téléphones portables, la dimension culturelle n’est pas laissée pour
compte : Lorsqu’on parle de structure pour les jeunes, on parle de concerts, d’expos... C’est ce qu’on propose également.
Le smartphone, c’est également la connexion permanente au web : c’est donc un point information jeunesse 3.0, couplé à une coopérative jeunesse de services, qui voit le jour.
Enfin, c’est un espace « do it your self » ; un fab lab qui offre des moyens pour expérimenter et innover autour des nouvelles techniques... tout en partageant.
Au final, cette mixité de fonctions et de profils d’usagers permet de familiariser les jeunes avec les nouvelles façons de travailler, de créer un réseau « petits boulots »... et de financer la structure.
Comment s’y est-on pris ?
On a pris notre temps, insiste Mickaël Garrigues. D’abord avec les élus, pour les associer un maximum au projet. Ce qui à inévitablement nécessité un temps de pédagogie important. C’est un concept nouveau qui n’est pas évident à saisir pour les élus, et plus largement pour celles et ceux qui ne le connaissent pas. Plusieurs visites de structures similaires ont été organisées à cette fin.
Le temps d’expérimenter aussi ; une notion qui est monnaie courante dans le monde de l’entreprise mais très peu courue dans le monde associatif et institutionnel. On a du mal à dire et à faire comprendre que l’on va prendre le
temps de chercher, que l’on va peut être se tromper, recommencer. Il a été nécessaire de travailler cette notion auprès des institutionnels.
Il n’en reste pas moins que cette démarche innovante a été un véritable moteur dans le projet. La curiosité qu’elle a suscité nous a ouvert des portes et nous a permis d’être reçus dans le monde de l’entreprise, de l’ESS, du travail social... et ainsi fédérer plusieurs acteurs autour du projet.
En quoi ce projet a-t-il fait bouger les lignes ?
Ce lieu a indubitablement fait évoluer les pratiques des uns et des autres. On a carrément assisté à une inversion des rôles, se réjouit l’intervenant. Les usagers sont devenus les animateurs alors que les animateurs du départ (les professionnels
de la jeunesse) se sont transformés en accompagnateurs facilitateurs.
Finalement, plus qu’un nouveau type de lieu, c’est une nouvelle façon d’animer qui est désormais proposée.
Retour vidéo
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Mickaël Garrigues revient sur les caractéristiques fonctionnelles du tiers lieu de Tourenefeuille. Un espace pour les jeunes créé à l'image... du téléphone portable !
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Durée : 2'44
Bonus vidéo
Table ronde 2 / Intervention(s) 3
Leviers et freins identifiés pour développer des projets en tant que jeunes.
3. Le projet KAPS de l’AFEV : quand les jeunes aident les autres jeunes
par Alexandra Cambou et Pavel Zofer (Intervenants AFEV)
Depuis plusieurs années, l’AFEV porte une démarche intitulée KAPS - la « Koloc’ à Projets Solidaires ». Le principe est de faire correspondre un logement en colocation à un projet solidaire pour créer ou renforcer des activités dans les quartiers dits sensibles, en y développant des actions autour de l’éducation, de la culture ou de la santé. À Toulouse, 103 jeunes ont tenté l’aventure sur le secteur du Grand Mirail.
Kapseurs confiants...
Plusieurs raisons ont poussé Alexandra Cambou et Pavel Zofer à devenir « kapseurs ». Dans un cas comme dans l’autre, c’est d’abord le facteur financier qui a incité ces jeunes gens à franchir le pas : grâce à ce projet, chacun d’eux a eu accès à un appartement situé à proximité de l’université, pour un prix abordable.
C’est aussi la possibilité de rencontrer les habitants d’un quartier à la réputation sulfureuse et de se faire leur propre avis. C’est enfin, et surtout, la volonté de s’engager différemment, dans un projet associatif qui leur ouvrait d’autres horizons ! Si leurs projets ont été variés, les deux étudiants ont, à un moment donné, été amenés à s’occuper de jeunes en échec scolaire. Des accompagnements individualisés dont le dessein fût à chaque fois le même : redonner foi à des jeunes qui avaient totalement perdu confiance en leur avenir, par la faute d’adultes trop souvent méfiants à leur égard, alors même qu’il s’agit de jeunes plein d’idées, hyper créatifs... qui méritent la confiance.
... en quête de confiance pour la jeunesse
Avec le recul d’une telle expérience, pour les deux kapseurs, il est indispensable que les acteurs des politiques jeunesse cessent de croire que ce public est oisif, essentiellement intéressé par leur smartphone ! Selon eux, il est très difficile de se construire une identité de citoyen avec ces a priori.
Il en est de même lorsqu’il s’agit de vivre dans des espaces entièrement contrôlés par les adultes. Comment peut-on acquérir de la confiance en soi lorsque les seuls lieux disponibles pour les jeunes sont des espaces encadrés qui ne leur laissent qu’une très faible marge d’appropriation ?
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Vidéo réalisée en 2014 pour présenter le projet « Kaps » mené à Toulouse, dans le quartier du Mirail.
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Durée : 3'09
Bonus vidéo
4. Le « parkour » du combattant...
par Arthur Faivre-Maçon (Chef d'entreprise)
Cela fait un an qu’Arthur Faivre-Maçon, 18 ans, a arrêté le lycée pour se lancer dans la vie active et plus particulièrement pour vivre de sa passion « le parkour » - un sport basé sur la capacité à se mouvoir efficacement dans un environnement urbain ou naturel, largement popularisé par le film Yamakasi sorti en 2001.
La solitude du jeune entrepreneur
Alors qu’il vivait encore chez son père, il a souhaité promouvoir et développer ce sport pour notamment en faire un outil d’insertion. Pour y parvenir, il décide de créer une association avec cinq autres passionnés. Les premières démonstrations lui confirment que la discipline impressionne, plaît et suscite une vraie demande.
Désireux de s’émanciper financièrement, Arthur comprend rapidement que le statut associatif ne lui permettra pas de vivre de cette activité. Dès lors, il envisage d’ouvrir une salle de parkour indoor sur Toulouse. Il découvre alors les méandres de la création d’entreprise et surtout les obstacles qui se dressent devant tout entrepreneur... surtout lorsque celui-ci est mineur !
Après des heures de recherches et de contacts téléphoniques, les déconvenues s’enchaînent ; il ne trouve aucune aide. L’ensemble des dispositifs existants s’avèrent inadaptés à son projet et surtout à son profil. C’est le cas du dispositif NACRE qui en dépit de belles promesses – un accompagnement long à la création ou la reprise d’entreprise – laisse le jeune entrepreneur sur sa faim. Même désillusion sur le site de la CCI : Ils proposaient une formation payante de 35 heures, mais sans préciser de quelle manière y accéder. Les choses se compliquent un peu plus au moment de financer le projet. Lorsqu’il contacte l’ADIE pour prétendre à un micro-crédit, la réponse est cinglante : on lui explique qu’il faut avoir 18 ans et on écourte la discussion ! « De manière générale, je n’ai trouvé aucun lieu, aucun acteur susceptible de m’écouter sérieusement » regrette le jeune homme.
Quand le projet est plus fort
Heureusement internet existe ! C’est grâce au web, mais aussi et surtout grâce à son opiniâtreté et sa débrouillardise qu’Arthur parvient à ficeler son projet. Il monte son business plan, réalise une étude de marché et rencontre des banquiers. Lors de ces rendez-vous, une fois les chiffres présentés, les sourires narquois du début d’entretien se dissipent et font place à des regards intéressés. Pourtant, rien n’est fait ! Si la confiance s’instaure peu à peu, elle ne suffit malheureusement pas : toujours frileuses les banques n’ont pas accepté de nous prêter la mise de départ minimale explique Arthur.
Refusant une fois de plus de baisser les bras, ce dernier a alors décidé de gagner son capital par ses propres moyens, en travaillant. Mais là aussi, les déconvenues s’enchaînent. Malgré son émancipation devant un juge, il prend conscience que trouver un emploi lorsqu’on est encore mineur s’avère impossible ! Le manque de
confiance est bien trop fort. « À l’exception de mon père, je n’ai trouvé aucun acteur pour me soutenir, m’encourager, me dire que j’avais un vrai projet (de vie) étayé par des initiatives qui prouvaient mon engagement et mon envie, et qu’il fallait que je m’accroche. Rien de tout ça, bien au contraire, je m’entendais plus facilement dire « retourne à l’école, tu étais en S, tu avais des bonnes notes, pourquoi perdre ton temps. »
Aujourd’hui, même si rien n’est gagné, Arthur continue de se donner les moyens d’atteindre son rêve en espérant - sans toutefois l’attendre plus que cela - le soutien d’acteurs publics ou privés susceptibles de l’accompagner dans son aventure.
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Arthur Faivre-Maçon raconte son "parkour" du combattant pour créer son entreprise... un projet pas toujours simple lorsqu'on est jeune !
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Durée : 4'39
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Visionner cette vidéo pour avoir un aperçu de ce qu'est le parkour.
Vidéo réalisée par l'association de l'intervenant.
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Durée : 3'19
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